Quand il s’agit de sexe, il y a moins de plaisir quand c’est safe* ?
Tout le monde a une expérience différente par rapport au sexe – ce qui vous excite n’est peut-être pas aussi agréable pour quelqu'un d’autre. De même, ce qu’ils préfèrent est peut-être trop « osé » pour vous. Hormis le consentement, il n’y a pas beaucoup de règles en matière de sexualité, vous êtes donc libre d’explorer, de changer d’avis, de tester juste pour voir ou d’adopter définitivement une nouvelle pratique. Cependant, gardez toujours en tête : « la sécurité d’abord ».
Non, ça ne veut pas dire attacher votre ceinture – à moins que vous aimiez les godemichets prévus à cet effet, dans ce cas pourquoi pas ? - Il s'agit plutôt de s’assurer du consentement de chacun et de chacune et de minimiser le risque de contracter une IST en vous protégeant et en protégeant votre ou vos partenaires.
Lorsque vous vous sentez à l’aise et parfaitement en sécurité pendant un rapport sexuel, il y a de bonnes chances que vous ayez plus de facilité à vous détendre et vous laissez aller pour profiter de l'instant. Quand tous les voyants sont au vert, le plaisir n’est que meilleur.
Le consentement, c’est sexy ?
C’est quoi exactement le consentement ? On a vite fait d’imaginer une phrase ennuyeuse et peu naturelle qui formalise un moment tout sauf sérieux. Pourtant, le consentement, c’est la condition d’une relation sexuelle satisfaisante pour toutes les personnes qui sont dans la partie.
Consentir à quelque chose, c'est être d'accord pour faire cette chose. Cela veut dire aussi être informé.e, comprendre les conséquences et avoir eu l’occasion d’exprimer son accord ou son désaccord. Gardez à l’esprit que la consommation d’alcool et de drogues peut influencer le consentement. Il vaut mieux attendre que tout le monde soit dans un bon état d’esprit. Assurez-vous d’avoir le consentement de la personne avec qui vous êtes avant les rapports sexuels et ne faites jamais rien qui vous met mal à l’aise.
Peut-on demander le consentement de manière sexy ? Il n’y a rien de plus sexy qu’un « oui ! » catégorique de la part de la personne avec qui vous êtes. Un geste de la main, un mot susurré à l'oreille peuvent servir d’invitation pour aller plus loin. À vous de définir, en accord avec votre ou vos partenaires, la manière dont vous souhaitez communiquer votre consentement mutuel. L'important, c'est d'en parler ensemble.
N’oubliez pas, le sexe, c’est avant tout un jeu où l’on est tous gagnants. Il est important d’en déterminer ensemble les règles pour bien s’amuser.
Est-ce que ça casse l’ambiance de sortir un préservatif ?
Moins de sensation, perte d’érection, avoir oublié d’en acheter…Il n’y a pas de bonnes excuses pour éviter de mettre quelques centimètres de latex (ou de polyuréthane ou polyisoprène) entre vous et votre partenaire. Un rapport sexuel n’est pas un acte anodin. C’est un acte de plaisir, de communion, de lâcher prise… mais c’est aussi un acte qui comporte son lot de risques. Autant les limiter un maximum, non ?
Le préservatif reste encore aujourd’hui la manière la plus efficace de se protéger, à la fois des infections sexuellement transmissibles (IST et VIH), mais aussi du risque d’une grossesse non désirée. Les préservatifs, il en existe de toutes les tailles et toutes les épaisseurs, avec des goûts ou des textures différentes. Testez en plusieurs, choisissez votre préféré.
On le porte à chaque rapport, tout au long de la pénétration (pas juste avant l’éjaculation !). Et on en change entre la pénétration anale et vaginale, pour éviter mycose et infections. C’est valable aussi pour les sextoys, qu’on pense à bien laver après chaque utilisation. Pour le sexe oral ? Là aussi, on sort son préservatif et sa digue dentaire, pour offrir ou recevoir, fellations, cunilingus, annulingus en toute sécurité.
Pour maximiser la sécurité d’un préservatif. N’utilisez jamais un préservatif périmé et veillez qu’il soit à la bonne taille - ni trop serré, ni trop large. Si vous avez un doute, prenez un mètre-ruban souple et mesurez l’épaisseur du pénis, à sa base, quand il est en érection. Cette mesure sera un repère infaillible pour choisir la taille de vos préservatifs.
Pensez aussi au lubrifiant ! Celui contenu dans un préservatif ne sert qu’à faciliter sa mise en place. Pour éviter tout risque de déchirure, ajoutez quelques gouttes de lubrifiant pour s’assurer d’une bonne lubrification tout au long du rapport.
C’est quand le bon moment pour se faire dépister ?
Vous avez un nouveau partenaire ou plusieurs ? Le préservatif s’est déchiré ? Vous voulez juste vous rassurer ? Le dépistage des IST et du VIH est incontournable pour continuer à prendre du plaisir l’esprit léger.
Le dépistage est important car :
- Il est possible d’être porteur ou porteuse d’une IST sans se sentir malade ni avoir de symptômes ;
- Une IST diagnostiquée tôt permet une meilleure prise en charge.
- En cas de résultat positif, vous pourrez en parler à votre ou vos partenaires, afin qu’ils se fassent également dépister.
Le dépistage des IST, c’est tous les combien ?
- avant d'arrêter le préservatif avec un nouveau partenaire ;
- dès que vous avez un doute ;
- quand vous vous rendez compte de petits signes gênants dans votre confort intime et sexuel ;
- après un rapport non protégé (fellation ou cunnilingus compris !) ;
- si votre partenaire ou ex-partenaire est porteur d’une IST.
- Tous les trois mois si vous avez des rapports réguliers avec de nombreux partenaires.
Se faire dépister gratuitement et de façon anonyme, c’est possible dans les Centres Gratuits d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD). On pense aussi au dépistage du cancer de la prostate ou du col de l’utérus, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un.e gynécologue ou urologue. Prendre soin de sa santé sexuelle, c’est aussi ça le safe sex* !
*le sexe sans risque
