Pourquoi de plus en plus de gens s’orientent-ils vers la pratique de l’anal, notamment chez les 18-24 ans ? Depuis 1992, le nombre de femmes déclarant avoir déjà essayé la sodomie a doublé pour passer à près de 40%1. Et même si le sujet est encore tabou, il suscite de plus en plus l’intérêt de nombreux couples.
Pourquoi ? Parce que si la pénétration anale est bien préparée, les orgasmes que procure la sodomie seraient particulièrement intenses et agréables.
Pourquoi cette zone autrefois bannie attise-t-elle aujourd’hui la curiosité de nombreux couples, de plus en plus libérés des tabous ?
Qu’est-ce que le fameux point P ?
Est-ce que le point G = le point P en termes de sensations ?
Sans le point P, l’anal vaut-il vraiment le coup lorsque l’on est une femme ?
Nous allons essayer d’apporter une réponse à toutes ces questions. Mais commençons tout d’abord par un petit cours d’anatomie.
POURQUOI LE SEXE ANAL PEUT-IL PROVOQUER UN PLAISIR INTENSE ?
La zone anale est très érogène car très vascularisée et innervée. Et les parois externes et internes ont chacune leurs spécificités.
Les terminaisons nerveuses internes sont très sensibles aux sensations de pression et de distension et les terminaisons nerveuses externes, elles, sont plus réactives aux frottements et aux changements de températures2.
Une complémentarité qui fait ainsi exploser le potentiel orgasmique de cette zone du corps pour peu qu’on prépare bien l’anus et le rectum à la pénétration.
On a tendance à croire que la zone anale est totalement indépendante de la zone génitale. C’est faux :
ces deux zones font en fait partie d’un seul et même groupe anatomique puisqu’elles partagent les mêmes structures nerveuses et vasculaires2.
De là à dire que tous les orgasmes sont aussi anaux, il n’y a qu’un pas puisque tous les muscles se contractent lors de l’orgasme, quelle que soit la source du plaisir sollicitée2.
D’où l’importance de bien préparer son ou sa partenaire avant la pénétration. On peut stimuler la zone externe en caressant l’anus avec le doigt, en appliquant une pression sur le périnée ou en pratiquant un anulingus, augmentant ainsi le désir et l’excitation de son ou de sa partenaire. Votre partenaire sera alors détendu.e et aura envie que vous stimuliez aussi la zone interne.
L’ORGASME ANAL EST-IL PLUS PUISSANT ?
Au-delà des explications purement anatomiques, la pénétration anale a pour réputation de provoquer de puissants orgasmes pour de nombreuses autres raisons.
La première, c’est qu’il demande beaucoup plus de préparation qu’un autre type de pénétration. Temps pendant lequel le désir et l’excitation montent beaucoup plus : le temps est un facteur d’excitation à ne pas négliger.
La seconde, c’est l’osmose au sein du couple. Pour être réussie, la pénétration anale demande aux couples une bonne dose de respect, d’écoute et de communication. Des facteurs qui permettent de renforcer l’harmonie des deux partenaires pendant l’acte et donc, d’augmenter les chances d’avoir un ou des orgasmes puissants.
La troisième, ce sont les différentes émotions qu’un rapport sexuel anal provoque et le parfait équilibre de ces dernières. Comme le sexe anal est encore un peu tabou, il peut provoquer un mélange de répulsion et de désir, d’appréhension et de confiance. Ce « goût d’interdit » pourrait expliquer des orgasmes bien plus forts que lors de pratiques plus traditionnelles. Importante précision cependant : quand on parle de « douleur », il ne s’agit pas d’ignorer l’inconfort des partenaires, mais au contraire de prendre le temps et d’avoir les bons gestes pour que cette légère douleur (liée souvent à un anus trop contracté, à cause de l’appréhension justement) disparaisse très rapidement.
QU’EST-CE QUE LE POINT P ?
Si les femmes ont un point G, pourquoi les hommes n’auraient-ils pas un point P ?
Hé bien ce n’est pas un mythe, ce point P (pour « Prostate ») existe bien3. Il est juste un peu méconnu, car pour l’atteindre, il faut explorer le rectum. Et c’est une pratique que de nombreux hommes hétérosexuels associent (à tort) à l’homosexualité, alors qu’en réalité cela ne dit rien de leurs préférences sexuelles, simplement de leurs envies de plaisir.
La prostate a pour vocation première de produire une partie du liquide spermatique ; elle est surtout constituée d’une multitude de tissus érectiles. Ce qui signifie que,
stimulée par un doigt, un sexe ou un jouet bien lubrifié, cette glande provoque un plaisir très intense pour certains.
Mais si jamais l’idée d’être pénétré vous met mal à l’aise, vous pouvez aussi prendre les choses à votre rythme et éprouver déjà du plaisir avec une simple stimulation ou pression du périnée (la peau située entre le scrotum et l’anus).
POINT G, POINT P : l’explication physiologique
Quelle est l’explication physiologique du « point P » ? Lorsque le fœtus est à l’état d’embryon, la prostate est déjà présente. C’est lors de la formation du sexe du bébé, au cours du développement in utero, que cette prostate devient un organe à part entière pour un garçon (le point P) ou prend la forme de tissus le long de la paroi vaginale (le point G).
Il semblerait que l’orgasme prostatique se rapproche davantage de la puissance d’un orgasme féminin que l’orgasme phallique.
Certains adeptes du sexe anal qualifient l’orgasme prostatique de « plaisir nouveau et intense. Une vague plaisante et un spasme très agréable parcourent l’intégralité du corps »4.
D’autres évoquent « une explosion de sensations plus « grandes » que l’orgasme traditionnel et qui coupe les jambes »4.
Au-delà de la puissance des sensations, c’est aussi la possibilité d’avoir de multiples orgasmes en simultané qui rappelle l’orgasme féminin. Certains hommes assurent qu’avec l’orgasme prostatique, ils peuvent « atteindre 10 orgasmes en une vingtaine de minutes »4. D’autres ont eu « 4 orgasmes de plus en plus forts et plus longs »4 que les orgasmes dits traditionnels.
SANS POINT P, LA PÉNÉTRATION ANALE VAUT-ELLE QUAND MEME LE COUP POUR UNE FEMME ?
La réponse est oui. Surtout si vous le faites non pas pour faire plaisir à votre partenaire mais dans un but mutuel d’explorer ensemble de nouvelles frontières.
94% des femmes ayant pratiqué le sexe anal lors de leur dernier rapport sexuel, déclarent avoir eu un orgasme5. Taux bien plus élevé que celle qui ont eu un rapport vaginal ou un cunnilingus. Bien sûr, l’orgasme en soi n’est pas le seul objectif d’un rapport sexuel. Mais si vous commencez à pratiquer le sexe anal, non pas pour faire plaisir à votre partenaire mais dans un but mutuel d’explorer ensemble de nouvelles frontières, cela pourrait vous procurer beaucoup de plaisir.
Au-delà des caractéristiques anatomiques de la zone anale que nous avons vues plus haut, un autre facteur serait donc la clé des orgasmes : être libéré.e. Les pratiques nouvelles que vous explorez ensemble peuvent vous aider à vous épanouir davantage en tant que couple. À être sur la même longueur d’ondes, à voir le sexe comme un jeu agréable.
Alors si découvrir de nouvelles manières d’éprouver et de donner du plaisir vous enthousiasme, vous savez ce qu’il vous reste à faire : jouez, soyez curieux, communiquez, lubrifiez, protégez-vous et surtout : profitez !
Sources :
1 https://www.slate.fr/story/28999/pourquoi-les-femmes-qui-pratiquent-la-sodomie-ont-plus-dorgasmes
2 https://www.doctissimo.fr/html/sexualite/desir/articles/15415-sodomie-orgasme.htm
3 https://sante.journaldesfemmes.fr/fiches-sante-du-quotidien/2459132-point-g-homme-point-p-plaisir-prostatique/
4 https://www.vice.com/fr/article/yw7qxk/messieurs-il-est-temps-de-briser-le-tabou-de-lorgasme-prostatique
5 https://www.slate.fr/story/28999/pourquoi-les-femmes-qui-pratiquent-la-sodomie-ont-plus-dorgasmes